La calabre et sa renommée...
Elle forme une petite péninsule distincte au sein de la grande péninsule italienne, la « botte » dont elle constitue la pointe et compte 1 834 773 habitants. Le territoire calabrais, à prédominance vallonné, est constitué à 49,2 % de collines, 41,8 % de zones montagneuses et 9 % de plaines. 4 parcs naturels ont été créés en Calabre: les parcs nationaux du Pollino (le plus vaste et haut d’Italie) la serra Dolcedorme (2 267 m) et le mont Pollino (2 248 m), de la Sila et de l’Aspromonte, ainsi que le parc naturel régional des Serres.
Au XVIe siècle, la Calabre bénéficie d’un fort développement économique et démographique dû, essentiellement, à la croissance simultanée des tarifs et de la demande de produits à base de soie, et devient l’un des principaux centres marchands de la Méditerranée. La Calabre est, depuis la fin du XIXe siècle, une importante source de main-d’œuvre pour de nombreux pays du monde entier comme principalement l’Argentine et le Brésil, en Amérique du Sud, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la France, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Cette émigration s’est tarie dans les années 1970, pour se diriger vers le nord de l’Italie, centre économique de la péninsule.
Le parc d'Aspromonte...
Les principales cultures observées en Calabre sont l’olivier (184 529 ha d’oliveraies), deuxième région oléicole d’Italie derrière les Pouilles et troisième région européenne.
La région est à l’origine d’environ un quart de la production italienne d’agrumes ; la région concentre ainsi 62 % de la production nationale de clémentines ainsi que la quasi-totalité de la production de bergamotes et de cédratiers (98 % du total). La Calabre possède une tradition séculaire de production de réglisse, dont elle est la plus grande productrice en Italie. La réglisse de Calabre est même protégée par un label DOP depuis 2011. Depuis 1731, Rossano est le siège de l’entreprise Liquirizia Amarelli, l’un des principaux producteurs de réglisse au monde.
La culture du safran est largement répandue dans la province de Cosenza.
La Calabre est la région italienne avec la plus forte concentration d’avocats (hommes cette fois !), avec une moyenne régionale de 6,8 avocats pour mille habitants mais aussi la région italienne avec le plus haut taux de chômage.
Le tourisme de montagne, en plein essor, se développe surtout dans les parcs nationaux de l’Aspromonte, de la Sila et du Pollino, où sont implantées les stations de ski de Camagliatello, Lorica, Gambarie et Zomaro.
Et voici notre histoire pour la Calabre; débarqués du Ferry depuis la Sicile nous arrivons à Villa san Giovanni et nous nous dirigeons vers le parc national de l’Aspromonte, l’une des plus importantes zones protégées de l’Italie pour aller à Gambarie qui est un petit village de montagne, situé à 1 350 m d’altitude. C’est un important centre touristique, réputé pour ses sentiers et son fantastique panorama (on peut voir le Detroit de Messine, sur lequel il est situé, les îles Éoliennes et l’Etna, considéré comme la plus importante station d’hiver du sud de l’Italie.
Ensuite nous traversons des forêts et des forêts car là c’est vraiment tout ce qu’il y a, pas étonnant que c’est la plus grande forêt d’Italie. Entre, le chêne vert, le charme ,l’érable, le châtaignier, le pin laricio, le sapin blanc et le hêtre il y a très peu de monde et de village, MAIS nous croisons quand même des voitures qui sont à 95% des Fiat Panda, eh bien elles sont toutes en Calabre si vous en cherchez une.
Après avoir fait des centaines que km dans cette forêt, à travers de très petites routes sinueuses où j’ai l’impression que mes amortisseurs vont exploser à tout moment nous redescendons vers la côte ouest pour respirer un peu.
Nous restons sur un parking au bord de la plage à Ardorre. Nous avons aussi rencontré un Italien d’ici qui habite en suisse depuis 40 ans mais qui était en vacances style retour aux sources. En voyant ce qui se dit: zone touristique ici est pour nous plus plus proche d’une zone sinistrée et excessivement pauvre en réalité. Pour moi ce qui me frappe le plus les centaines et les centaines de maisons et bâtiments pas finis et souvent inhabités ou parfois tu vois qu’il y a une seule pièce pseudo terminée où quelqu’un y habite. C’est clair que le maffia y est présente et le malaise est grand mais c’est quand même un peu dur de vraiment comprendre ce qui se passe et pourquoi rien n’avance à tous les niveaux.
Le lendemain nous traversons La Calabre pour aller sur l’autre cote pour voir si ça s’arrange.. Nous allons à Pizzo réputé pour être un peu la carte postale de la Calabre et qui est située dans le golfe de Sainte-Euphémie.
Pizzo, petit village de pêcheurs de 9000 habitants..
Le tourisme et la fabrication de crèmes glacées y sont très développés, nous nous arrêtons ici 2 jours.
C’est ici que la célèbre glace tartufo e été inventée pour honorer la visite du prince Umberto I de Savoie en 1943.
L’histoire de ce lieu dit que ce serait des Marins échoués qui auraient creusé cette église et agencé l’intérieur avec des objets de leur bateau.
Castelmezzano en Basilicate...
Puis nous prenons la décision d’aller vers le Nord pour allers dans le talon de l’Italie dans les Pouilles et pour y arriver nous traversons une région d’Italie que je n’avais jamais entendu, la Basilicate qui fut longtemps une région reculée et miséreuse. Sous le fascisme, les opposants politiques y étaient envoyés en exil, comme Carlo Levi, auteur du Christ s’est arrêté à Eboli. Les mafieux les plus dangereux y furent envoyés dans les années 1990. Récemment, la région s’est développée et est d’ailleurs un peu plus prospère que la plupart des autres régions du Mezzogiorno. Depuis la fin des années 90, les entreprises pétrolières ENI, Shell et Total Energies ont bâti une usine d’extraction de gaz. Les habitants de la région bénéficient ainsi du gaz gratuit pendant 9 ans.
Notre 1ere étape dans cette petite région sera Castelmezzano, 825 habitants, l’un des plus beaux trésors de la Basilicate. C’est l’un des plus beaux villages d’Italie. Le spectacle le plus fascinant de Castelmezzano est celui qu’offrent les paysages des Dolomites lucaniennes qui en sont la toile de fond, d’un coup nous nous croyons en Italy du Nord… dans les vrais Dolomites presque !
Castelmezzano a conservé le tracé urbain médiéval d’origine avec les maisons perchées sur le bassin rocheux selon la forme ancienne des terrasses et les passages étroits au milieu des maisons. L’arrivée à Castelmezzano est particulièrement pittoresque car la ville apparaît soudainement après un tunnel sans pouvoir le voir avant, le regard est l’un de ceux que l’on n’oublie pas. Promenez-vous dans le centre historique suggestif pour la présence des bâtiments insérés dans la roche nue, pour les nombreux escaliers raides qui s’ouvrent entre les ruelles et qui vous invitent à monter sur les sommets au-dessus et à profiter de la vue magnifique sur les Dolomites lucaniennes. C’est précisément cette relation équilibrée entre la ville et les composantes naturelles, dans le respect du paysage environnant, qui a permis à Castelmezzano d’être défini comme une ville-nature et inclus dans le club des plus beaux villages d’Italie.
Matera une citée figée dans le temps...
Ensuite nous partons pour Matera une ville d’environ 60 400 habitants, toujours située en Basilicate.
Considérée comme l’une des plus vieilles cités habitées au monde, Matera est célèbre pour ses habitats troglodytiques (les Sassi di Matera, littéralement pierres de Matera), classés sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité établie par l’Unesco.
Matera se situe à environ 400m d’altitude, dans une région de collines d’altitude moyenne, aux confins nord-est de la Basilicate, tout près de la frontière avec la région des Pouilles. Elle se situe dans et autour de la Gravina di Matera, vallée incisée de type canyon. La Gravina (nom donné à la rivière au fond du canyon ) a creusé le calcaire du plateau des Murge, où s’étale Matera. De nombreuses grottes naturelles ont ainsi été creusées et ont servi de refuge aux hommes depuis le néolithique ; ce serait l’un des plus anciens sites préhistoriques.
Grecs et Romains ont à leur tour occupé les lieux, à la croisée des routes commerciales (Matera était l’une des étapes de la Via Appia). Le calcaire ne permettant pas de retenir les eaux pluviales dans une nappe phréatique, l’eau de pluie est recueillie dans des citernes. Au cours de l’histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux VIIe et VIIIe siècles, les grottes devinrent le refuge de moines byzantins, qui transformèrent leurs murs en chapelles.
On peut ainsi y admirer des fresques à forte influence byzantine. Pendant la domination normande, la ville connaît une période de prospérité, on y construit le château et les remparts.
La population s’accroit, elle est contrainte d’occuper les grottes situées en dehors de la protection des remparts. Elle occupe alors deux amphithéâtres naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. Jusqu’au XVIe siècle, la vie s’organise avec et autour du relief.
Les Sassi (grottes en calcaire) où ces habitants troglodytiques se sont installés depuis le paléolithique jusqu’au milieu du XXe siècle, et je peux dire que voir ces endroits où les gens y vivaient et comment ils vivaient fait vraiment réfléchir, et jusqu’en 1953 c’est encore plus incompréhensible.
Pendant la période d’occupation catalane la ville ne possède plus le même rayonnement. Les priorités artistiques de l’époque dénigrent les Sassi, qui deviennent méprisés et abritent une population de plus en plus démunie et qui occupe les lieux par défaut. La pièce principale sur le devant était occupée par la famille et les animaux domestiques étaient rentrés le soir dans la pièce du fond.
La natalité était élevée dans ces quartiers: jusqu’à six enfants vivants, et tout le monde s’entassait dans une seule pièce qui servait de salle à manger, de chambre à coucher et d’atelier; le bébé dormait souvent dans le dernier tiroir de la commode. Même au XXe siècle, ni l’eau courante, ni l’évacuation des eaux usées n’avaient été installées.
Mise en valeur moderne; c‘est seulement en 1953 que le dernier habitant est parti, à la suite d’une décision politique, en raison des conditions d’insalubrité de ces quartiers. C’est la loi De Gasperi, qui, en 1952, imposa l’évacuation des Sassi et le relogement de leur population. À cette époque, 15 000 personnes vivaient là dans des conditions sanitaires très rudimentaires. Depuis, un énorme projet d’aménagement s’est mis en place, confié aux meilleurs urbanistes du pays, pour créer de nouveaux quartiers, tout en essayant de préserver la sociabilité particulière des Sassi. Dans les parties récentes, les façades des maisons sont construites et certains toits servent de rues aux étages supérieurs.
Les Sassi comportent 130 églises rupestres, surtout dans le sasso Caveoso, quelques-unes d’entre elles sont ouvertes au public. Nombre d’entre elles sont ornées de fresques remarquables. San Pietro Barisano est la plus grande église rupestre de la ville. Le 17 octobre 2014, Matera est choisie pour être le siège italien de la Capitale européenne de la culture 2019, l’autre étant la ville bulgare de Plovdiv. C’est la première ville du sud de l’Italie à recevoir ce titre.
Matera est l’un des principaux lieux de tournage du film chef-d’œuvre de Pier Paolo Pasolini : « L’Évangile selon saint Matthieu » en 1964. C’est aussi sur ce site que le film de Mel Gibson, « La Passion du Christ » (2004) a été tourné.
Nous avons passé une journée complète à visiter et à essayer de s’imaginer vivre dans ces Sassi sans vraiment à y arriver, mais par contre nous avons compris pourquoi elle est considérée comme l’une des plus vieilles cités habitées au monde. Passage obligé si vous êtes dans le sud de l’Italie.