Une légende va tomber : le Cabo Finisterre n’est pas le point le plus occidental de l’Europe … C’est bel et bien le Cabo Touriñan qui remporte ce titre symbolique … pour 200 petits mètres ! Au-delà de ce titre de gloire sans réelle importance, le Cabo Touriñan est un endroit vraiment superbe. La région est très sauvage, l’une des plus sauvages de la Costa da Morte, et la route qui mène au cap traverse d’interminables étendues de bruyère et de landes.
Le cap en lui-même offre un panorama magnifique et on apprécie fortement le calme et le sentiment de solitude qui se dégage du site. Contrairement à ce qui se dit souvent, le Cabo Finisterre n’est pas le point le plus occidental d’Europe puisque le Cabo Touriñan file 200 mètres plus à l’ouest ! Mais ce détail statistique n’enlève rien à la beauté et à la majesté du site. Le panorama est magnifique et la hauteur des falaises est impressionnante. Lorsqu’on porte le regard vers l’ouest, on a véritablement la sensation d’être au bout du monde. C’est sans doute ce qui a rendu ce cap mythique : prochain arrêt l’Amérique ! Revers de la médaille : le site est très fréquenté, et la présence de nombreux touristes a entraîné son cortège de marchands et de parkings …
C’est aussi une addition au chemin de Compostelle que les pèlerins aiment y terminer et la tradition est que tout ce qu’ils n’ont plus besoin il le laisse sur place. CI dessous les chaussures de pèlerins 🙂
Nous aurons ainsi suivi la route côtière # 552 et 550 pour terminer cette côte de la mort jusqu’à Muros, c’est vraiment une route à faire car le panorama est splendide et encore une fois diffèrent. Nous voici à présent arrivés à Saint Jacques de Compostelle.
Saint-Jacques-de-Compostelle compte 100,000 habitants, avec env. 3 millions de visiteurs chaque année. Elle est connue pour ses pèlerins et ses chemins qui les amènent directement en face de la Cathédrale de Saint jacques de Compostelle, dont le but est d’atteindre le tombeau légendaire de l’apôtre saint Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des Pèlerins du monde entier y viennent, 80 % à pieds et 20% en vélo, c’est environ 350,000 pèlerins (avant le covid ) qui arrivent par leur propre moyen et en utilisant les 7 sentiers principaux à travers l’Europe (env.1800 km depuis la Suisse ).
C’est un vrai business bien sûr pour tout le monde sur les abords des sentiers, l’économie de beaucoup de petits villages en dépend, et de plus en plus de personnes se lancent dans cette aventure qui traverse des paysages de folie et qui possède toutes les accommodations nécessaires en chemin. Lorsque vous arrivez à destination, la cathédrale et sa vieille ville en vaut le déplacement, d’ailleurs la Vieille ville de Saint-Jacques-de-Compostelle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ceux qui aiment les églises seront contents car dans cette ville il y a 10 églises dont la première est celle du très glorieux apôtre Jacques de Zébédée, saint patron et protecteur de l’Espagne, située au milieu de la ville
Sa cathédrale actuelle est un édifice roman, construit en granite, dont les travaux ont débuté en 1075. C’est l’une des réalisations les plus représentatives du type de la grande église romane vouée au culte des reliques et des pèlerinages. La cathédrale a un plan de trois nefs, un vaste transept doté de collatéraux et de tribunes, un chevet à déambulatoire entouré d’une ceinture de chapelles rayonnantes. La nef centrale est couverte d’une voûte en berceau, ainsi que les latérales. Ses dimensions intérieures sont de 97 m x 67 m et d’une hauteur de 32 m.
Au-dessus de la croisée du transept de la cathédrale s’élève une tour-lanterne du sommet de laquelle est accroché par des filins d’acier un encensoir en laiton (le Botafumeiro, en galicien photo ci dessus), il est haut de 1,60 m et pèse 54 kg (vide). Il fut exécuté en 1851, chargé d’encens il peut peser jusqu’à 100KG. C’est le plus gros au MONDE !
À l’origine, cet encensoir servait à parfumer la cathédrale *. Il pend à une corde sous le transept. À l’occasion de célébrations liturgiques spéciales et pendant l’Année Sainte Compostellane, au cours de la messe du pèlerin qui se déroule tous les jours à 12 h, les visiteurs peuvent contempler la singulière cérémonie du botafumeiro. Il est aussi possible de le faire bouger sans une cérémonie officielle, mais avec un paiement minimum de 300 euro !!! ……………
Mouvement de l’encensoir : Pendant qu’on le balance comme s’il s’agissait d’un pendule, huit hommes donnent de la corde au point le plus élevé du mouvement et tirent sur elle au point le plus bas. On accroît ainsi l’oscillation de l’encensoir pour l’élever à 20,6 mètres de haut dans la voûte, en formant un arc de 65 mètres tout au long du transept, depuis la porte de la Azabachería jusqu’à celle de Platerías. Il passe au ras du sol à une vitesse de 68 km/h en laissant derrière lui un fin sillage de fumée d’encens.
Cet encensoir avait pour objectif de parfumer* la cathédrale en raison du nombre important de pèlerins arrivant chaque année, durant le Moyen Âge puis à la Renaissance. L’odeur engendrée par la masse des dormeurs dans la nef nécessitait un encensoir de cette taille et de ce poids exécuté par l’orfèvre Losada en 1851.
Qui est Saint Jacques ? Saint Jacques Matamore, le « tueur de Maures », patron de l’Espagne. Très tôt, dès les années 785, Saint Jacques est déjà présenté comme le sauveur de l’orthodoxie chrétienne et le Patron de l’Espagne par le moine Beatus de Liebana, réfugié dans les montagnes des Asturies : « Chef resplendissant de l’Espagne, notre protecteur et patron de notre pays ». Et dès la fin du VIIIe siècle circule dans les milieux chrétiens un poème qui donne saint Jacques comme saint patron à l’Espagne souffrante.
Mis en place après la découverte du tombeau supposé de saint Jacques au début du IXe siècle, le pèlerinage de Compostelle devient à partir du XIe siècle un grand pèlerinage de la chrétienté médiévale. Mais c’est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI déclare officiellement Saint-Jacques-de-Compostelle lieu d’un des « trois grands pèlerinages de la chrétienté », avec ceux de Jérusalem et de Rome.
La ville en images :
Bye bye Saint Jacques !!!!