L’Algarve, la route du Sud et découverte de Lagos

Fort de Ponta da Bandeira, Lagos

Comme beaucoup de personnes (étrangers spécialement) nous parlent de l’Algarve comme le paradis du Portugal, nous sommes, comme dit avant, très impatients de découvrir la suite du menu ;-). En quittant la pointe de Sagrès, nous partons vers l’Est en suivant la côte et nous dormirons dans une aire de repos pour camping afin d’y passer la nuit et rejoindre Lagos le lendemain

Remparts de Lagos

En fait il est assez facile de dormir un peu partout au Portugal en respectant certaines règles, notamment pas de camping “sauvage” dans les réserves ou parcs naturels mais uniquement sur les aires dédiés au camping et hors de ces lieux, respecter les limites de parking c’est à dire que pour nous par exemple, en ayant un fourgon de 6 mètres, on peut de gare sur une place de parking traditionnelle mais sans empiéter sur les autres places et s’étaler de partout, c’est plutôt logique et respectueux des autres. A côté de cela on peut dormir en nature à condition que le signe “interdiction aux camping-car” n’y soit pas car là l’amende est salée, on a entendu de 300 à 600 euro parfois. On a encore jamais expérimenter cela.

Du coup on a pas trop de choix dans certaines régions pour dormir et notamment cette aire là, et bien on est sûr d’y rester qu’un soir car vraiment pas accueillant..

Notre premier contact avec Lagos n’est pas le centre mais la pointe ouest sur le récif appelé Mont-de-Piété où est situé le phare de Lagos. La pointe da Piedade où le phare se trouve a une superbe vue sur la suite de la côte direction Alvor et Portimao. Les falaises qui l’entourent sont magnifiques, moins droites ou linéaires que sur la pointe de Sagrès, plus en “désordre” avec des variations de couleurs et de reliefs qui donnent un charme fou à cette roche. Il est possible et conseillé de visionner toute cette côte magnifique à bord d’un bateau, si vous venez par là, ne pas hésiter cela doit être très beau, de notre côté nous resterons sur la terre ferme 🙂

Vue de la côte depuis le phare de Lagos

Et maintenant un peu d'histoire

Les Maures envahirent la région au VIIIe siècle, elle faisait partie de la contrée d’al-Gharb (à l’ouest et d’où vint le nom moderne d’ Algarve) et pour ceux qui ne connaissent pas l’arabe, Al-Gharb veut dire CAVE. “On” doit aux Maures la fortification de la ville et l’ouverture de lignes commerciales maritimes régulières. En 1174 le Wali local autorisa la construction de l’église Saint Jean-Baptiste hors les murs. C’est la plus ancienne église de tout l’Algarve.

La province d’Algarve et d’Alentejo restèrent sous autorité mauresque même après la Reconquista d’Afonso Henriques et ne fut reconquise que sous le règne d’Alphonse III de Portugal en 1241. Ainsi, lorsque ce souverain eut reconquis l’Algarve en 1249, il s’attribua le titre de «Roi de Portugal et d’Algarve», témoignant que cette province, arabe depuis des siècles, était encore à ce moment une terre étrangère.

Lagos ne devint une juridiction autonome que sous le règne de Pierre Ier en 1361. C’est à Lagos que le roi João I rassembla une flotte en vue de s’emparer de Ceuta en 1415, (actuellement territoire espagnol en Afrique à la pointe nord & est du Maroc), première incursion de l’Europe médiévale en Afrique, et prémices des Grandes découvertes des explorateurs portugais à travers les océans.

Devenue le tremplin des expéditions transocéaniques, Lagos fut au XVe siècle un port hauturier célèbre: le prince Henri le Navigateur, fils benjamin du roi João I, y passa l’essentiel de son existence. C’est de là qu’il dirigeait les campagnes contre le Maroc et les côtes orientales de l’Afrique avec ses caravelles, des navires à construction «membrure première» possédant une tenue exceptionnelle à la mer. Lagos est également la patrie de Gil Eanes, premier capitaine à doubler le cap Bojador en 1434, que l’on considérait à l’époque comme la limite méridionale de la zone habitable (non «torride») de la Terre. Cet exploit marqua un tournant dans l’exploration de l’Afrique, et l’on peut comparer Lagos à cette époque au Cap Canaveral de l’exploration spatiale. L’ancienne capitale du Nigeria, Lagos, est une colonie de la ville portugaise.

Meia Praia (plage centrale)
Par vent fort, on trouve toujours des plages abritées entre les falaises.

La plage de Meia a un sable fin et blanc, elle s’ouvre sur l’une des plus grandes baies d’Europe et bénéficie, de par son étendue, d’une mer calme. L’absence de récifs en fait un endroit idéal pour les activités nautiques. 

Place donnant sur la plage Meia et l'entrée du port et de la marina de Lagos
Marina de Lagos

C’est encore à Lagos que les premiers esclaves africains furent ramenés en Europe. Un édifice du XVIIe siècle se dresse à l’emplacement exact du premier marché aux esclaves noirs d’Europe (Mercado de Escravos, ouvert en 1444). Henri le Navigateur, en tant que principal investisseur des expéditions africaines, percevait 20 % des ventes. Sa mort marqua la décadence de la ville, la famille royale se désintéressant rapidement de l’Algarve; les grandes compagnies de commerce déménagèrent à ce moment pour Lisbonne.

Le marché des esclaves (dans le centre historique)

Marché des Esclaves devenu musée

Le fort de Ponta da Bandera

Pont levis du Fort de Ponta da Bandera
Vue sur la cours intérieure du fort

Lorsque le Portugal tomba sous domination espagnole, la côte devint l’une des cibles de la Royal Navy. Lagos, proche de la base navale de Cadix, fut attaquée par Francis Drake, mais les habitants lui opposèrent une défense si acharnée que le corsaire britannique dut renoncer à son assaut et se retourna promptement vers le port de Sagres. D’une manière générale, la côte était régulièrement la proie des pirates et des corsaires, ce qui incita les autorités à la fortifier. Ponta da Bandeira est l’un de ces forts édifiés au début du XVIIe siècle : il contrôle l’entrée du port.

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Chapelle du Fort
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Vue depuis Fort

En 1693, l’amiral de Tourville intercepta le convoi de Smyrne au large des côtes de Lagos, privant la coalition anglo-autrichienne d’importants financements et de dizaines de vaisseaux. Mais au cours de la Guerre de Sept Ans, l’amiral britannique Edward Boscawen donna, toujours devant Lagos, sa revanche à la Royal Navy en détruisant la flotte française de douze vaisseaux chargée de rejoindre Brest pour assurer la protection d’un débarquement en Écosse (19 août 1759).

Le centre historique de Lagos en images

Centre historique Lagos
Centre historique Lagos
Entrée dans le centre par une des portes des remparts
Mélange d'architectures dans le centre historique

La ville, avec ses maisons d’un autre âge, acquérait un aspect respectable lorsque le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 la ravagea complètement. Elle conserve toutefois quelques remparts (reconstruits) du XVIe siècle, le château du gouverneur (XVIe siècle). À la suite de l’évènement, la fonction de capitale du royaume d’Algarve fut transférée à Faro, qui en devint ensuite la capitale.

Centre historique Lagos
Parc dans le centre historique avec vu sur les remparts
Eglise Saint Sébastien, Lagos
Marché Municipal de Lagos
Centre historique Lagos
Centre historique Lagos
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Eglise Santa Maria face au marché des esclaves
Montée sur l'église Saint Antoine
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Consacrée a Saint Antoine de Lisbonne cette église est l'un des rares édifices laissés pratiquement intacts par le tremblement de terre de Lisbonne de 1755
Intérieur de l'église Saint Antoine
Hôtel de l'église Saint Antoine

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